Quel avenir pour les gaullistes?

La famille gaulliste est en deuil après le décès de Charles Pasqua. Un homme contrasté, craint et respecté mais qui incarnait selon moi l'image d'une France forte, indépendante et respectée.

Cette même France qui aujourd'hui est victime des ambitions personnelles de différents politiques et qui est sans cesse rabaissée et dégradée.

Aujourd'hui une nouvelle génération d'élus émergent et aspirent à façonner la France selon leur vision, la génération Valls chez les socialistes (Valls, Macron, Vallaud-Belkacem), Marion-Maréchal Le Pen chez les frontistes, la génération bébé Sarkozy chez les républicains (Wauquiez, Guillaume Peltier, Geoffroy Didier).

Aujourd'hui la classe politique française de droite lui rend hommage après l'avoir longtemps considéré comme un paria. Empêtré dans des querelles internes, chaque responsable des républicains y va de son petit mot pour essayer de récupérer l'héritage gaulliste.

Aujourd'hui, la gauche de Hollande et Valls a péniblement réagit à la disparition de Charles Pasqua. Qu'ont-ils fait en premier? Un tweet, c'est un dire un message sur les réseaux sociaux limités à 140 caractères. Bel hommage pour un ancien résistant, et un homme politique qui à œuvrer pour la France plus de 40 ans. Celle-ci se montre beaucoup plus dithyrambique pour soutenir ses ministres ou ses amis. Néanmoins sous la pression populaire, un hommage a été rendu à l'assemblée nationale.

Demain, qui restera-t-il pour défendre et véhiculer les valeurs du gaullisme dans les prochaines années ? Pas grand monde, les gaullistes en mouvement de Roger Karoutchi et Michèle Alliot-Marie n'étant qu'une imposture, le mouvement gaulliste est depuis longtemps sans chef de meute, et ne peux que constater la disparition progressive de ses membres les plus éminents.

Xavier-Roger DUGOIN

Comments

[Olivier Vagneux]

Je reviens sur une incompréhension qui provient du titre du site (UDI de Savigny-sur-Orge), qui me renvoie aux trois élus du groupe UDI et qui auraient fait leurs classes au RPR :
- Laurence SPICHER-BERNIER était sans étiquette jusqu'en 2008 ou 2009, moment auquel elle a adhéré à l'UMP. Je ne sais pas exactement à quel moment elle a pris sa carte, mais c'était de toute façon après que Jean MARSAUDON lui ait vivement conseillé de le faire.
- David FABRE a été militant PS de 2005 à 2013. Il n'aurait commencé la politique qu'à cette période.
- Gérard MONTRELAY était militant UDF en 1983. Il l'est au moins resté jusqu'au décès de Simone DUSSART qui gérait la fédération.

Donc pour autant que je connaisse pas la majorité des militants UDI de Savigny, je reste interrogatif sur ce nombre, qui ne me semble représenter que les UMP ayant suivi Laurence SPICHER dans ses pérégrinations politiques.

Pour la deuxième affirmation, je ne partage pas tout à fait mais je comprends. La cohabitation de 1986 n'avait rien de gaulliste... Celle de 1993 encore moins. Mais lorsqu'on voit la fameuse photo du bureau de CHIRAC à l'hôtel de ville de Paris au soir du 7 mai 1995 avec JUPPÉ, PONS, DEBRÉ, SEGUIN... on peut en effet y croire.

[Olivier Vagneux]

Je suis un peu surpris de la première affirmation : l'UDI est encore majoritairement composée d'UDF. Mais le cas de Savigny-sur-Orge est un peu à part. De plus en Essonne, le centre a souvent eu tendance à se retrouver avec la droite au moment des élections.

Je suis d'accord avec l'affirmation du gaullisme comme courant de pensée transpartisan. Je pense même qu'on peut en retrouver l'esprit à l'international, et certains chefs d'état étrangers se comporter de manière très gaullienne. Après, je mettrais plutôt en avant l'esprit de résistance et le courage de l'avenir.

J'ai sincèrement un peu de mal à considérer CHIRAC comme gaulliste... Je pense que DUPONT-AIGNAN ou DE VILLEPIN n'en sont pas tout à fait. Je pense qu'il reste des héritages du gaullisme mais qu'il n'y en a plus, en tant que tel. Pour moi, le dernier politique gaulliste fut, peut-être paradoxalement, Jacques CHABAN-DELMAS.

[Xavier- Roger Dugoin]

Sur la première affirmation, j'ai dit un certain nombre et non la majorité de l'UDI.
Sur le deuxième point Chirac avait une posture gaulliste jusqu'à ce qu'il devienne président.

[Olivier Vagneux]

Je trouve un peu paradoxal cet article sur le site d'un UDI. La gaullisme est héritier de la droite bonapartiste tandis que l'UDI se réclame de la droite orléaniste (libérale). En réalité, tout dépend de ce qu'on considère être le gaullisme (ses valeurs ?). Personnellement, je me revendique gaulliste, entre plusieurs autres courants de droite, qui me permettent d'incarner une certaine synthèse, plus proche du bonapartisme. Pour moi, le gaullisme est mort le 9 novembre 1970. Il a été enterré en 1977 le jour de la création du RPR.

[Xavier- Roger Dugoin]

Le paradoxe c'est que je n'ai que trop peu entendu mes collègues élus s'exprimer sur le sujet, alors qu'un certain nombre de nos élus et adhérents ont fait leurs classes au RPR. Le gaullisme n'est pas le monopole de tel ou tel parti politique, c'est un courant de pensée attaché à l'indépendance et au rayonnement de la France. Je me revendique également gaulliste, mais comme vous le dîtes, il y a autant de gaullistes que de définitions du gaullisme.
Je pense qu'il a survécu au sein du RPR, avec les hommes forts du parti comme Pasqua et Chirac, mais qu'il fût définitivement enterré avec la création de l'UMP, toujours est t'il que le constat est le même, le gaullisme s'éteint en France au même titre que ses plus fidèles militants.